Volet « adaptation » dans les COP régionales : le SNITPECT-FO réitère ses alertes sur la compétence technique
La circulaire Premier Ministre du 31 mars 2025 intègre un volet « adaptation » dans la territorialisation de la planification écologique à travers les COP régionales 2025. Cette orientation constitue un signe de reconnaissance des immenses défis que nous devons affronter localement face au changement climatique.
Le SNITPECT-FO note l’importance désormais donnée à l’adaptation, pilier longtemps négligé de la transition écologique. Cette reconnaissance appelle cependant à tirer pleinement les leçons de l’expérience : aucune stratégie d’adaptation ne sera crédible sans un renforcement urgent et durable de la compétence collective technique publique.
L’ingénierie publique : clé de voûte d’une adaptation réussie
L’adaptation au changement climatique, parce qu’elle est complexe, multiforme et éminemment territorialisée, exige un socle robuste d’ingénierie publique, au service des territoires et de la puissance publique. Qu’il s’agisse d’accompagner les collectivités dans l’élaboration de diagnostics de vulnérabilité, de concevoir les aménagements résilients de demain ou de piloter les multiples dispositifs financiers existants, les ingénieurs publics sont et resteront les premiers bâtisseurs de la résilience territoriale.
Le Livre vert et noir de l’adaptation au changement climatique du SNITPECT-FO l’affirme sans ambiguïté, il est urgent de :
- reconstruire une ingénierie publique avec les ingénieurs,
- mener une politique d’attractivité volontariste pour les métiers techniques,
- organiser le pilotage de la compétence collective.
En d’autres termes, sans ingénierie forte et coordonnée, l’État comme les collectivités resteront démunis face à l’ampleur des défis.
Un besoin encore sous-estimé par les pouvoirs publics
Si la circulaire mentionne l’appui sur les DDT(M), DREAL, et autres opérateurs publics, elle ne tire pas toutes les conséquences de l’érosion dramatique des capacités techniques de ces structures ces dernières années. La montée en puissance de l’adaptation exigera bien plus qu’une simple mobilisation de l’existant : elle suppose un réarmement technique de l’État et des collectivités locales.
Nous rappelons que sans moyens humains et sans expertise technique, la planification restera lettre morte. L’adaptation ne se décrète pas, elle se construit, avec des femmes et des hommes formés techniquement et reconnus dans leurs missions.
Pour le SNITPECT-FO : place à l’action, au service des territoires
Le SNITPECT-FO appelle donc solennellement les décideurs à ne pas se satisfaire d’un affichage, mais à agir vite et fort pour reconstruire une ingénierie publique de haut niveau. L’expertise technique doit retrouver toute sa place au cœur de la décision publique, pour éviter que l’adaptation ne soit qu’une collection d’actions fragmentées, dont l’efficacité et la cohérence d’ensemble seraient imparfaites.
La planification écologique mérite une politique ambitieuse de gestion de la compétence collective technique au service des territoires.
Nous invitons toutes celles et ceux qui veulent comprendre l’ampleur des enjeux et les leviers indispensables pour y répondre à consulter notre ouvrage de référence :