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UNOC 3 : océan de discours ou rivages de l’action ?

Du 9 au 13 juin 2025, la France co-organisait la 3ᵉ Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC 3). Ce rendez-vous international entend porter un message fort : face aux effets dévastateurs du changement climatique et à l’effondrement de la biodiversité, la communauté internationale doit agir vite, et massivement, pour protéger les océans, « ressource commune de l’humanité ».

Le Président de la République, dans son allocution d’ouverture, a appelé à une mobilisation de tous les leviers, notamment scientifiques et techniques, pour relever ce défi. Pourtant, au-delà de cette attitude volontariste à l’international, un écart préoccupant se creuse entre les discours portés à la tribune et la réalité des moyens affectés aux politiques publiques de l’Écologie.

Des ambitions internationales à contre-courant des choix budgétaires nationaux

Alors même que le président de la République, en marge de la conférence, n’a pas hésité à dénoncer les reculs environnementaux récents comme une « erreur historique », fustigeant le « détricotage de la loi écologique », le ministère de la Transition écologique a été le principal contributeur des mesures d’austérité budgétaires. Réductions budgétaires du Fonds Vert et de MaPrimeRénov’, étouffement de l’ingénierie publique, diminution drastique des effectifs : les mesures d’austérité touchent directement les outils nécessaires à la mise en œuvre des politiques d’adaptation, de résilience et de préservation de la biodiversité.

Ces orientations mettent en danger la capacité du Gouvernement à traduire ses engagements climatiques en actions concrètes, dans les territoires comme au niveau national.

Des compétences techniques au service du littoral et de la mer à préserver

Les ingénieurs, et en particulier les ingénieurs des Travaux Publics de l’État (ITPE), sont pleinement engagés sur les fronts de la mer et du littoral. Prévention des submersions marines, aménagement durable des zones côtières, ingénierie portuaire résiliente, préservation d’écosystèmes marins et littoraux, contrôle de la sécurité des navires : leur action est déterminante pour concilier aménagement, préservation et anticipation des risques climatiques. Leur expertise, pluridisciplinaire et territorialisée, constitue un levier stratégique pour les politiques publiques liées aux océans et à la biodiversité.

Réarmer techniquement la puissance publique : une urgence pour les politiques maritimes et écologiques

Le Livre vert et noir de l’adaptation au changement climatique du SNITPECT-FO​ l’affirme sans ambiguïté, il est urgent de

  • reconstruire une ingénierie publique avec les ingénieurs,
  • mener une politique d’attractivité volontariste pour les métiers techniques,
  • organiser le pilotage de la compétence collective.

Le SNITPECT-FO attend des réponses concrètes de la part de l’administration dans les prochains rendez-vous concernant les ITPE.

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