Question qui fâche n°8

Pourquoi continuer à se mobiliser si le ministre nous fait de jolis courriers ?

– Parce qu’au-delà de la volonté de faire rêver, des élans du cœur, des déclarations d’intention, des vœux pieux… qui ont certes le mérite de démontrer que notre ministre a enfin compris qu’il y a un vrai malaise chez ses agents et que leurs craintes et leurs revendications ne sont pas infondées, au-delà donc, on peut regarder les choses plus au fond ; sans intransigeance, d’accord, mais aussi avec discernement et sans ingénuité. On peut être sûr de l’intelligence et de l’art consommé de la rhétorique de leurs auteurs. Il importe donc de s’attacher aux nuances et aux omissions autant qu’aux affirmations.

– Alors, on constate que ce n’est que très récemment que le ministre est allé défendre « une vision » (on n’en est pas encore au projet…) de son ministère à Matignon et à l’Elysée, autrement dit face à la RGPP. Est-ce un hasard ou faut-il y voir le premier résultat des alertes et de la mobilisation des syndicats ?

– Alors, on constate que les seuls arbitrages rendus (dont on ne peut que se féliciter) portent uniquement sur la création des DREDAD et DDEA hors des préfectures. Tout le reste n’est qu’affirmation de la volonté du ministre. C’est mieux que rien mais face au rouleau compresseur de la RGPP, cela pèse quoi ?

– Alors, on constate que l’ingénierie publique se réduira à une capacité de haut niveau, façon élégante de dire qu’on ne conservera que le minimum ; que l’on parle désormais du développement durable sans plus jamais évoquer l’aménagement du territoire ; que rien n’est dit sur des pans entiers du ministère.

– Alors, on constate que l’on ne dément pas les informations sur les suppressions massives d’effectifs.

– Une avancée, même intéressante, face à toutes les interrogations et revendications sans réponse, cela justifie-t-il d’arrêter la mobilisation ??? Donnons gage au ministre d’avoir enfin défendu son ministère. Mais à l’évidence, il lui faudra bien la mobilisation des personnels pour arracher un avenir ambitieux et viable pour le MEDAD !
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Et si la mobilisation payait ?

Encore une fois, prenons acte de l’avancée, insuffisante mais intéressante, que constitue l’arbitrage de l’Elysée obtenu par notre ministre en faveur de la création de DREDAD et de DDEA hors des préfectures. C’est indéniablement le premier résultat tangible de la mobilisation. C’est aussi le résultat du travail de fond mené par notre syndicat et notre fédération depuis des mois, même quand cela ressemblait à un prêche dans le désert !

Espérons seulement que cela ne soit pas une victoire à la Pyrrhus. Tant que rien ne sera arrêté concernant les missions, les moyens et les effectifs, non seulement pour ces services mais pour tout le MEDAD, il conviendra de garder la plus extrême vigilance et de continuer à revendiquer haut et fort. Sinon, ces structures ne seront que des coquilles peu à peu vidées de leur substance. La mobilisation a donc commencé à payer. Elle doit se poursuivre et s’amplifier pour obtenir les garanties nécessaire à la mise en place d’un projet ambitieux pour l’aménagement et le développement durables.

S’il en fallait encore une preuve, elle viendrait de la réussite exemplaire du mouvement des inspecteurs du permis de conduire. Emportaient par leur syndicat FO, ils ont su se mobiliser massivement (70% !) et imposer un arbitrage sur leur maintien dans les services de l’Etat alors que l’externalisation, voire la privatisation de leur mission était à l’étude dans le cadre de la RGPP.

Un exemple à suivre !

Par les personnels du MEDAD, d’abord, pour faire du 6 mars une réussite porteuse d’avenir.

Par notre ministre, ensuite, pour qu’il aille chercher d’autres arbitrages.
Encore un effort, Monsieur le Ministre !
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Tous à Paris le 6 mars 2008 !!!

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