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FEETS-FO Notre mot à dire : intervention au Comité confédéral national des 27 et 28 mai 2021

Dans son intervention lors du CCN des 27 et 28 mai 2021 (reprise dans l’édito du journal de la fédération : Notre Mot A Dire n°169), Zaïnil Nizaraly, Secrétaire général de la FEETS-FO, s’est notamment exprimé sur les conditions de la sortie de crise sanitaire et le projet de Loi 4D :

Lorsqu’il y a tout juste un an, nous sortions du premier confinement nous pensions que le « Monde d’Après » ne serait pas comme avant. Aujourd’hui, on constate ce qu’est le Monde d’Après. Il y a les masques que nous devons porter même en extérieur, il y a un couvre-feu infantilisant car c’est bien connu, les virus circulent plus après 21H00, il y a un QR code qui suivra tous nos déplacements, il y a cet état d’urgence permanent qui remet en cause les droits des travailleurs.

Mais sinon, qu’est-ce qu’il y a d’autre dans ce monde d’après et qui n’a pas changé ?

Dans ce Monde d’Après, Il y a toujours moins de service public. On supprime des emplois, on va recruter des agents publics via pôle emploi et on envoie des fonctionnaires vers des agences de placement pour s’en débarrasser. Tout ça pour mieux casser les statuts et les personnels, on va même jusqu’à supprimer des écoles de formation. Il y a aussi le projet de loi 4D où nous aurons des services publics et donc la République à la carte ! Mais, mes camarades la République à la carte, ce n’est plus la République. Derrière ces mesures, il y aura aussi des privatisations. Ce sera le cas pour les routes nationales. Les régions, et certaines se sont déjà positionnées, pourront récupérer des routes et dans le même temps elles pourront mettre en place une taxe poids-lourds. Il s’agit tout simplement de privatisation déguisée avec le retour de l’éco-taxe.

Dans ce Monde d’Après, ceux qui avaient été appelés les « secondes lignes » par le gouvernement n’ont vu aucune amélioration, à la Fédération il s’agit des personnels de nettoyage et des agents de sécurité. En 2020 on leur avait annoncé une prime. Personne ne l’a vue. En 2021, on leur annonce à nouveau une prime qu’on ne voit toujours pas. En reconnaissance, en salaire, en condition de travail on est toujours très loin du compte. Ces salariés ont payé un lourd tribut tout au long de cette épidémie. Il a fallu pourtant se battre pour qu’ils bénéficient d’un accès prioritaire à la vaccination. Si maintenant les pouvoirs publics reconnaissent de fait que le travail est une source de risque, la reconnaissance du COVID en maladie professionnelle reste toujours un combat individuel ! Dans ces activités de service à l’entreprise, le calendrier est rythmé par les renouvellements de marchés. A la sortie de la crise sanitaire, on constate que les prix demandés par les donneurs d’ordres peuvent baisser jusqu’à moins 30%…. mais ceux qui payent la note restent les salariés.
Dans ce Monde d’Après, on parle beaucoup d’environnement, on fait même des lois pour justifier la casse du transport aérien. Pourtant on ne préserve pas l’environnement en favorisant les low-costs. Par exemple, pour Air France, la commission européenne a exigé en contre-partie des aides d’État la rétrocession de créneaux de vols. Ce seront les low-costs moins-disant socialement et écologiquement qui seront les gagnants. Autre exemple, la compagnie Norwegian, un low-cost long courrier : il s’agit d’un filiale irlandaise d’une compagnie norvégienne avec des salariés de droit français. Après s’être abreuvée d’aides, l’entreprise a été mise en liquidation en Irlande et la maison mère empêche le versement des salaires et des indemnités de licenciements en se positionnant en créancier principal. La fédération agit avec nos fédérations internationales. Mais que fait le gouvernement ? Il laisse les dirigeants de cette compagnie en créer une nouvelle sur les mêmes bases en changeant simplement son nom. Notre constance dans les revendications des transports a payé puisque au vu de la dernière pesée, FORCE OUVRIÈRE est devenue première organisation dans la branche.

Voilà pour le constat. Mais pour autant, faut-il se résigner ? Pour la fédération, la réponse est non ! Des combats se mènent et ils peuvent être victorieux ! Un exemple récent a été le bio nettoyage des hôpitaux parisiens où le nouveau prestataire avec le soutien du donneur d’ordre a voulu remettre en cause tous les acquis sociaux. La mobilisation et la grève des salariés ont permis que les choses ne se passent pas comme prévu et d’enrayer la logique du marché. Cette victoire syndicale n’est pas due au hasard. Il y a eu bien évidement l’ensemble de l’appareil qui a été mobilisé en appui mais il y avait surtout des salariés qui étaient majoritairement adhérents. C’est pourquoi, plus que des résultats électoraux sur lesquels nous sommes sereins, la priorité doit être à l’implantation et au développement de l’organisation.

Vive la cgt-FO, vive la fédération, vive la République démocratique universelle et sociale.

Zaïnil Nizaraly – Secrétaire général de la FEETS-FO

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