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FEETS-FO Notre mot à dire : L’environnement : un sujet syndical ?

La réponse pour notre fédération est claire, l’environnement est un sujet syndical et ce, pour trois raisons principales : la première correspond au slogan de la Confédération syndicale internationale :

« Il n’y a pas de travailleurs dans une planète morte ».

En effet, le réchauffement climatique tout comme la perte de biodiversité sont des réalités scientifiques incontestables. Elles ont déjà des conséquences sur les populations : réfugiés climatiques, guerres pour maîtriser les ressources en eau, baisse des réserves halieutiques (de poissons), remises en cause d’activités du fait de la montée des eaux le long du littoral ou des pertes d’enneigement en montagne, la classe dominante, elle, n’est pas et ne sera pas impactée ! Celles et ceux qui payeront le prix fort de la facture écologique sont d’abord les travailleurs !

Les travailleur(e)s subissent les dégradations de notre environnement.

A titre d’exemple, nous pouvons citer nos camarades qui nettoient les métros et respirent un air pollué, nos marins qui naviguent sur des bateaux épaves, nos camarades qui n’ont pas d’autre choix que d’habiter à proximité de sites industriels émetteurs de rejets polluants, ceux qui subissent une précarité énergétique et de fait, renoncent à se chauffer.

La préservation de l’environnement est donc une préoccupation légitime des salariés, notamment les plus jeunes, mobilisés de façon massive pour le climat face aux totems du capitalisme. Et nos résolutions de congrès traduisent justement cet engagement.

Cependant, si l’environnement en tant que sujet syndical est porté par notre organisation ce doit être sans renier nos principes, c’est-à-dire sans dévier vers une forme de « corporatisme vert » constitué d’associations et de syndicats.

Le dernier exemple de cette dérive vers laquelle on nous pousse se situe dans le projet de loi climat qui fait suite à la convention citoyenne. Ce projet prévoit l’intervention d’associations environnementales dans le champ de la formation professionnelle ou encore l’extension des prérogatives des CSE sur les conséquences environnementales des activités de l’entreprise. Avec ces glissements, on tente de nous entraîner vers de la cogestion du « bien commun » qui est la négation de l’opposition entre les intérêts du capital et du travail. Les salariés et leurs représentants devraient-ils être tenus pour responsables de l’impact de l’entreprise sur l’environnement ? Faudrait-il, par leurs votes au CSE, qu’ils participent à l’arrêt d’activités de leur entreprise et par la même, se retrouvent complices de disparitions d’emplois ?

L’environnement en tant que sujet syndical est tout le contraire !

C’est parce que le syndicat a comme point d’ancrage les intérêts moraux et matériels, économiques et professionnels des salariés que la question environnementale peut être portée par le syndicat. C’est le sens de la plate-forme de revendication sur le Transports et l’Environnement produite par les fédérations FO compétentes dans les transports : partir de nos revendications économiques et sociales pour démontrer en quoi ces dernières sont des réponses à l’enjeu environnemental.

De même, notre indépendance tant vis-à-vis de l’Etat que du patronat permet d’éviter le piège du « greenwashing » c’est-à-dire du marketing qu’utilisent aussi bien l’Etat que les entreprises pour se donner une image de responsabilité environnementale trompeuse. C’est, par exemple, le cas lorsqu’un navire français au gaz est inauguré en grande pompe alors qu’il est immatriculé sous un pavillon de complaisance ou lorsque l’Etat fait disparaître la police de la publicité, soit disant, pour la renforcer ou bien encore lorsque la commission européenne exige en contrepartie des aides d’Etat à Air France, de favoriser les compagnies low-costs les plus polluantes.

Zaïnil Nizaraly – Secrétaire général de la FEETS-FO

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