InFO-Fusion
Cette brochure présente l’analyse complète des syndicats FO sur le projet actuel de fusion des quatre corps d’IAE, ITGCE, ITM, ITPE.
Retrouvez le calendrier des « Assemblées d’ingénieurs » en cliquant ici.
A télécharger:
– InFO-Fusion (version impression couleur / version impression noir et blanc)
– le diaporama d’accompagnement
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Relevé de décision de la commission Exécutive des 9 et 10 juin 2011 à l’ENTPE
La Commission Exécutive se félicite de l’audience accordée par Nathalie Kosciusko-Morizet au SNITPECT-FO le 18 mai 2011. Elle prend acte de l’attention témoignée par la ministre sur les difficultés des services de son ministère et sur les enjeux du corps des ITPE, et de la volonté affichée par la ministre de travailler dans les prochains mois avec le SNITPECT-FO. La Commission Exécutive attend donc des réponses concrètes et rapides : sur le statut, la gestion et le management.
Sur l’ENTPEÂ :
La Commission Exécutive se félicite de la signature par Nathalie Kosciusko-Morizet du contrat d’objectif de l’ENTPE sur le site de l’école .
La Commission Exécutive s’inquiète des conséquences pour l’école du projet de fusion. Elle revendique que l’ENTPE reste le creuset de la formation du corps.
La Commission Exécutive demande que chaque ingénieur des TPE puisse effectuer une 4ème année de formation qualifiante pilotée par l’ENTPE à tout moment de sa carrière.
La Commission Exécutive revendique que les liens entre l’école et la FPT soient approfondis. A titre symbolique et immédiat, au moins un poste en détachement dans une collectivité territoriale doit être proposé aux élèves fonctionnaires en sortie d’école.
La Commission Exécutive appelle le Ministère à reconnaître, valoriser et promouvoir l’ENTPE qui est LA grande école formant des ingénieurs dans la majorité des domaines du développement et de l’aménagement durables des territoires.
Sur la fusion des corps :
La Commission Exécutive fustige le projet d’intégration des inspecteurs des affaires maritimes dans le corps des ITPE. Il prouve que notre identité d’ingénieur est en danger. En outre, la façon dont l’administration appréhende ce projet dévoile son intention de découper le futur corps en filières. La Commission Exécutive est catégoriquement opposée à tout projet de fusion des corps qui reposerait sur la création de filières, par définition synonymes d’une réduction des perspectives, des libertés, de la cohérence collective et du sens qui serait donné au nouveau corps.
La Commission Exécutive fustige le projet actuel de fusion proposé par l’administration, compte tenu de l’absence de réflexion sur le sens, du caractère arbitraire et inapproprié du périmètre choisi, de l’absence d’amélioration prévue sur un plan indemnitaire ou statutaire.
La Commission Exécutive revendique en tout état de cause que le projet de fusion soit suspendu en attendant la définition des besoins découlant du projet ministériel annoncé par la ministre.
La Commission Exécutive mandate le bureau national pour participer aux réflexions organisées en intersyndicale et pour mettre en œuvre toute action qui pourrait stopper le projet actuel de fusion.
La Commission Exécutive mandate le secrétaire général pour exprimer avec force son opposition totale au projet actuel de fusion lors de la réunion du 23 juin convoquée par l’administration.
La Commission Exécutive se félicite de l’organisation et de la réussite des Assemblées régionales d’ingénieurs et engage chaque région à prolonger l’événement en demandant audience aux directeurs pour un échange sur la fusion des ingénieurs.
Sur le statut des ITPEÂ :
La Commission Exécutive dénonce l’absence d’amélioration prévue pour les 1er et 2ème grades. Elle revendique que la grille indiciaire des 1er et 2ème grades soit accélérée.
La Commission Exécutive fustige la volonté manifeste de la Fonction publique de multiplier les contraintes sur le futur 3ème grade à accès fonctionnel, allant bien en-deçà des conditions actuelles de l’emploi fonctionnel.
La Commission Exécutive revendique pour ce futur 3ème grade : un échelon terminal HEB, un déroulement indiciaire plus favorable que celui des emplois d’ingénieur en chef et des modalités d’accès améliorées.  :
La Commission Exécutive fustige le projet non concerté de l’administration de transférer massivement des agents de catégorie B technique dans le corps des ITPE. La Commission Exécutive rappelle que tout transfert massif conduira à détruire la gestion du corps : promotions, principalat…
Sur la gestion des ITPEÂ :
La Commission Exécutive se félicite de la parution de la circulaire du 14 avril sur les promotions des ITPE, qui concrétise les engagements pris par la DRH lors du chantier « gestion » de 2010 (principalat normal porté à 6 ans, principalat long porté à 9 ans, tableau classique élargi…).
La Commission Exécutive fustige le retard pris dans la parution de l’arrêté qui doit porter le taux de promotion de 10% à 14% pour les promotions 2012, conformément aux engagements 2010, et elle exige sa signature dans les 2 mois qui viennent.
La Commission Exécutive exige la fin de la discrimination du corps des ITPE par rapport aux autres corps et réclame que les bonifications d’ancienneté soient d’un mois pour tous à l’image de ce qui est prévu pour les IPEF, les IAE, les Attachés.
La Commission Exécutive dénonce la non application par les services des directives de la DRH.
Sur les services :
La Commission Exécutive constate l’état de déliquescence et de pourrissement des services provoqués par la RGPP et « la dictature de la dette ».
La Commission Exécutive fustige la démarche Perspectives RH 2013 mise en oeuvre en catimini par l’administration.
La Commission Exécutive alerte la Ministre sur les conséquences des réorganisations perpétuelles, de la perte de sens, du harcèlement moral : si rien ne change, le ministère du Développement Durable sera le France Telecom de demain.
La Commission Exécutive met solennellement en garde : les ingénieurs des TPE ne seront pas les acteurs volontaires du harcèlement managérial institutionnalisé.
La Commission Exécutive apporte son soutien aux mouvements locaux de boycott de SALSA, initiés par les cartels FO en protestation de RH 2013. Elle dénonce les velléités de l’administration d’utiliser ses cadres pour tenter de casser ces actions.
La Commission Exécutive demande que le projet ministériel annoncé par la Ministre apporte une réponse à cette situation.
La Commission Exécutive mandate le Bureau National pour intervenir dans le cadre de la préparation de ce projet ministériel.
Sur les élections du 20 octobre :
La Commission Exécutive valide le projet de campagne électorale du SNITPECT-FO et donne mandat au Bureau National pour le conduire.
La Commission Exécutive appelle toutes les sections à s’impliquer fortement dans les élections à la CAP, aux CTS, au CTM.
La Commission Exécutive décide d’une Assemblée Générale des Secrétaires de Section le 1er septembre 2011 afin de lancer la campagne.
Sur l’avancement des groupes de travail :
La Commission Exécutive prend acte de l’avancement des groupes de travail :
– Prévention des risques et gestion de crises,
– L’ingénieur, l’économie et les territoires durables,
– Livre blanc sur les ingénieurs
Les dates des Assemblées d’Ingénieurs dans vos régions
Le calendrier:
– Pays de la Loire : 13 mai
– Martinique : 13 mai
– Centre : 16 mai
– Guadeloupe : 24 mai
– Midi-Pyrénées : 27 mai
– Alsace : 30 mai ap-midi
– Rhône-Alpes : 31 mai matin
– Ile de france : 15 juin
– Basse-Normandie : 16 juin
– Poitou-Charentes : 21 juin
– Centre (2ème réunion) : 21 juin
– PACA : 22 juin ap-midi
– Bretagne : 23 juin
– Limousin : 30 juin
– Bourgogne : 30 juin
– Picardie : 4 juillet ap-midi
– Basse-Normandie : 6 septembre matin
– Nord-Pas de Calais : 12 septembre matin
– Auvergne: 22 septembre ou 14 octobre
Accéder à la boîte à outils pour l’organisation de ces Assemblées
Circulaires temps de travail et astreintes dans les DDI
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Services navigation : transfert vers un « vrai faux » EPA
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Lettre du Secrétaire Général n°266 sur les élections du 20 Octobre 2011
Les élections seront décisives à plus d’un titre :
il s’agit tout d’abord de positionner très fortement Force Ouvrière dans les futurs CT, pour que nous puissions porter au mieux les intérêts de tous les agents, notre attachement aux missions qui sont les nôtres et à leur qualité de mise en oeuvre.
il s’agit ensuite de gagner les élections de la CAP,
– pour que le SNITPECT-FO soit en mesure de défendre le corps des ITPE face aux enjeux à venir : fusion des corps, modalités de gestion , mobilité …
– pour que le SNITPECT-FO soit en mesure de défendre la CAP nationale, lieu unique de défense des intérêts individuels et collectifs face à une administration de plus en plus autoritaire, opaque dans ses décisions, et clientéliste dans ses choix, prompte à laisser les services gérer les mutations à leur guise.
Les ITPE doivent être PRESENT à toutes les étapes : préparation, engagement, motivation, vote.
C’est tous ensemble, par notre solidarité, notre détermination et notre conscience des enjeux à venir que nous pourrons faire aboutir nos visions et conforter nos valeurs.
Assemblées d’ingénieurs
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Flash info FGF : Retraites, conséquences sur le traitement continué
Télécharger la circulaire et le flash ci-contre à gauche
Quand les services dévissent
La dégradation des conditions de travail est une réalité de plus en plus mal vécue dans les services. Elle passe aussi bien par des dysfonctionnements quotidiens que par des décisions locales ou nationales.La liste s’allonge : intérims, forfait jour, astreintes, mobilité impossible, déménagements, formations interdites, lubie de la certification à outrance, différences de rémunérations …
Le SNITPECT-FO traduit aujourd’hui cette réalité mais aussi ses positions et revendications à travers deux documents, parce qu’on ne peut pas continuer comme cela, et que de nombreuses réponses peuvent être apportées par l’administration, pour peu qu’elle s’en donne la peine.
Attention à l’impression A3 recto verso
De nouveaux chapitres à ajouter au livre noir de la RGPP…
Venus de tous horizons (parlementaires, associations d’élus, médiateur de la République, acteurs économiques,….hauts fonctionnaires!), ils l’ont dit, venant conforter les analyses portées par FORCE OUVRIERE dès 2010!!Toutes ces citations sont extraites des comptes-rendus de la mission sénatoriale sur l’impact de la RGPP sur les collectivités locales et les services publics locaux. Les comptes-rendus sont disponibles ici
——
« Pour ma part, je reste assez sceptique sur l’efficacité de la RGPP, même si je conçois que les traités européens et l’objectif de réduction des déficits publics la rendent nécessaire. Le principe de non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux a été appliqué sans trop de discernement, et après la fermeture de divisions et de sous-préfectures viendra peut-être celle de préfectures… Prenons garde ! »
« Mais le département demeure un échelon de proximité indispensable : c’est là que s’adressent en premier lieu les élus, les chefs d’entreprises et les responsables associatifs. Un palier a été atteint, et il serait dangereux d’aller plus loin dans la baisse des moyens. »
« La RGPP et la RéATE, mises en oeuvre contre l’avis du personnel et sans grande concertation avec les préfets, ont donc produit des résultats mitigés. »
« Mais au niveau régional, la conférence administrative régionale qui se réunit toutes les six semaines passe plus de temps à examiner les budgets opérationnels de programmes (BOP) qu’à définir des politiques publiques. »
« J’espère qu’il n’y aura pas de deuxième vague de la RGPP, pas plus pour les cadres A que pour les cadres B ou C. Dans le cas contraire, je me verrais dans l’obligation d’allonger le délai de délivrance des titres, par exemple. Quoi qu’il en soit, je ferai tous mes efforts pour continuer à aider les communes et intercommunalités, ainsi que les entreprises qui s’installent, et à assurer un contrôle de légalité rigoureux, faute de quoi on s’exposera à des catastrophes, comme les vingt-neuf morts de la tempête Xynthia. »
Jean-Jacques Brot – Préfet de Vendée
——
« Nous avons désormais peu de marge de manoeuvre sur le « un sur deux » ; dans de nombreux services, nous sommes à l’os, a souligné mon secrétaire d’État. »
« Difficile de conserver ce rythme de suppression de postes, sauf à renoncer à certaines missions de l’État et à rationaliser encore. »
« On a créé des directions regroupées avant de définir les modes de fonctionnement et de gestion des personnels de ces directions, un peu comme si l’on avait construit un immeuble de cinq étages sans poser les fondations. Cela a suscité beaucoup de troubles chez les agents : l’an dernier, dans l’Est, j’ai vu un directeur adjoint pleurer. De fait, les missions n’ont pas diminué, contrairement aux effectifs, … »
« Au reste, la plupart des agents s’accordent sur l’objectif -la nécessaire réforme de l’État-, mais non sur les moyens, qu’ils critiquent, y compris aux plus hauts échelons -c’est une nouveauté de cette réforme »
Jean-François Verdier – directeur général de l’administration et de la fonction publique
——
« Je comparerai la RGPP à une tondeuse à gazon : tous les services de l’État ont été arasés uniformément ce qui montre d’ailleurs les limites de cette politique. »
« Votre mission (mission sénatoriale sur la RGPP) pourrait évaluer le coût lié à l’appel de consultants privés par l’État, suite à la diminution de sa propre ingénierie. Cela ne sert à rien de diminuer ses propres services pour ensuite faire appel à des entreprises extérieures. Aujourd’hui, en matière de maîtrise d’ouvrage directe, l’État perd toute son ingénierie. »
« L’État a plutôt vocation à s’organiser au niveau départemental, en raison de ses compétences régaliennes. »
Alain Rousset – président de l’Association des Régions de France
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« Dans le cadre de la RGPP, nous avons été informés mais pas concertés. Cette politique doit s’accompagner d’une approche territoriale, au risque dans le cas contraire de déboucher sur un amoindrissement de la qualité du service rendu. »
« Avant la RGPP, l’Etat assurait une assistance technique qui est désormais très éloignée des collectivités locales. »
« L’évolution actuelle pose la question du seuil minimum en deçà duquel l’Etat ne peut pas descendre. L’Etat devrait passer des conventions d’objectif (dans le domaine de l’éducation, de la santé…), faire une pause dans les réformes et se poser la question du maillage minimum nécessaire au maintien de la qualité des services publics sur tout le territoire. »
Vincent Descoeur – Président de l’Association nationale des élus de la montagne
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« Pour les services de l’État, la RGPP se traduit par la concentration d’effectifs dans les chefs-lieux de région. »
Emmanuel Berthier, délégué interministériel à la Délégation à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale
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« Les élus ruraux l’ont (la RGPP) vécue comme un mouvement de reflux de l’État, qui les laisse démunis face à la marée de normes qu’ils voient, dans le même temps, monter. D’où un sentiment d’abandon très palpable. Les maires de communes rurales ont de plus en plus de mal à assumer leur mandat, et cela déborde largement le seul domaine de l’ingénierie publique. »
« Ainsi, clamer dans les medias que l’on ne remplacera pas un fonctionnaire sur deux partant à la retraite sans autre explication, sans distinguer la nature de ceux qui ne seront pas remplacés, sans avoir réfléchi à la manière dont les tâches seront par la suite assumées, c’est plonger les gens dans l’incertitude. »
« On retire des postes de fonctionnaires et ceux qui restent, même s’ils sont polyvalents, croulent sous les tâches. Promouvoir la mutualisation en réponse à la réduction des moyens est intellectuellement satisfaisant, mais dans les faits, ce n’est pas la mutualisation qui prévaut, c’est l’accumulation.
L’éloignement des lieux de décision, vers le chef lieu de département, et un jour peut-être vers le chef lieu de région, nuit à la proximité sans être ni plus efficace, ni plus économe. Où est donc l’intérêt ? »
« La seule alternative, pour les communes rurales, c’est soit de faire les choses en douce, en prenant le risque de l’illégalité, soit de ne rien faire, au détriment de l’aménagement du territoire. Voilà pourquoi la RGPP est mal ressentie. »
Vanik Berberian, président de l’Association des maires ruraux de France
——
« Pour être vécue diversement dans les territoires, la RGPP fait l’objet de bien des critiques : les élus intercommunaux constatent un désengagement de l’Etat, en particulier pour l’expertise technique, et ils relient souvent ce qu’ils appellent une « déliquescence » des services extérieurs de l’Etat, à une réaffirmation du contrôle étatique, qui devient parfois tatillon. »
« Chacun convient que la modernisation de l’Etat est un défi à relever, mais l’approche seulement financière est trop réductrice pour tenir lieu de politique. Ce qu’il faut faire plutôt, c’est adapter l’administration territoriale aux évolutions de la société, objectif qui ne saurait se contenter du chas de l’approche comptable. »
« Ce que nous constatons, c’est le dépit des fonctionnaires eux-mêmes, qui nous disent ne plus avoir suffisamment de moyens pour remplir leurs missions, ou encore leur frustration de ne plus être considérés pour leurs compétences. »
Daniel Delaveau, président de l’assemblée des communautés de France
——
« Dans les zones rurales, l’ingénierie publique, assurée naguère par les directions départementales de l’équipement (DDE) ou de l’agriculture (DDA), a purement et simplement disparu ! Or ces administrations fournissaient une assistance efficace et fiable. »
« L’Etat allège son dispositif sur le terrain : tant mieux pour les finances publiques d’Etat ; mais les finances publiques locales supportent un poids nouveau. »
Jacques Pélissard, président de l’association des maires de France
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« Certes, il eût été plus facile de mener la réforme à moyens constants, de ne pas manger son blé en herbe en évitant d’utiliser les économies avant même de les avoir réalisées… La réduction des effectifs est-elle trop rapide ? Je serais tenté de répondre oui. »
« Et, à cause des contraintes budgétaires de plus en plus fortes, nous ne sommes pas en mesure de faire appel à des compétences extérieures ou de recruter pour mener à bien des actions rapides et immédiates. En bref, dans les préfectures et les sous-préfectures, il n’y a plus de « gras » ; le muscle est déjà atteint. »
« Je pense avec vous que l’État doit jouer un rôle de coproduction et de conseil auprès des collectivités, et non seulement de censeur. (…..) Seule limite, les moyens… »
« Je ne pense pas qu’il y ait des services en souffrance, mais il peut y avoir des agents en souffrance. »
Daniel Canepa, préfet de la région ÃŽle-de-France et président de l’association du corps préfectoral
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« La réforme de l’Etat aujourd’hui a besoin de réflexion sur ce que sont les missions de l’Etat. Nous n’avons pas encore assez réfléchi à ce qu’elles doivent être au XXIème siècle : Etat stratège, Etat régulateur, Etat correcteur des inégalités, Etat prestataire … La part relative de ces différentes missions doit évoluer et je crains qu’on ne se soit pas toujours donné assez de temps pour cette réflexion. »
« La RGPP n’a pas vraiment été un modèle de concertation sociale ni de concertation avec les élus car tout est allé vite. »
Yvon Olivier, préfet honoraire
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« Oui, il faut maintenir cette compétence [compétence voirie des ex-DDE] et cette connaissance du terrain, que ne peuvent pas avoir les cabinets privés, et éviter que ne se creusent un écart entre élus et techniciens, entre élus et fonctionnaires. »
Eric Jalon, directeur général des collectivités locales
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« La RGPP a été imposée sans concertation ni avec les élus ni avec les syndicats, les coupes ont été décidées sans cohérence et ont eu un impact sur la qualité du service rendu. »
« L’administration territoriale de l’État a connu fusions et baisses des effectifs. Des mesures qui pouvaient paraître positives n’ont été ni accompagnées, ni comprises. La fermeture des services publics n’a pas commencé avec la RGPP pour les petites villes, mais celle-ci l’a accélérée. L’absence de concertation a contribué à l’effet domino : la fermeture d’un service public entraîne une perte d’emplois, le déplacement de familles, des pertes pour les commerçants, des fermetures de classes, voire d’écoles, sans parler de l’effondrement du marché immobilier. »
« La capacité des petites villes à faire fonctionner leurs services a également été touchée par la fin de l’offre concurrentielle des DDE pour le réseau routier. Cela vaut aussi pour le droit du sol, l’instruction des permis de construire. Les collectivités locales manquent des ressources et de compétences. »
« Ces décisions ont un effet d’orgue : plus exactement, d’orgue de Staline, car elles détruisent tous les services publics sur nos territoires. »
« Le recentrage du contrôle de légalité n’est pas en soi contestable. Ce qui l’est plus, c’est que les moyens dégagés ne sont pas consacrés à renforcer l’appui aux collectivités. Ils se volatilisent très vite ! Et les communes se sentent bien seules, par exemple pour instruire les dossiers d’urbanisme et de droit des sols. »
Olivier Dussopt, vice-président de l’Association des Petites Villes de France
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Extraits de l’enquête conduite par l’APVF auprès d’un échantillon représentatif des communes françaises de 2.500 à 20.000 habitants:
« 84% des maires considèrent que la RGPP a impacté négativement (voire très négativement pour 27% d’entre eux) le fonctionnement des services publics de leurs collectivités. »
« La RGPP a eu principalement pour conséquence une accélération et une accumulation des fermetures de services publics dans leur globalité. Cela a crée le plus souvent un effet domino : déplacement de familles, fermetures de groupes scolaires en raison du départ des enfants (écoles, collèges, lycées), déclin économique, hausse du chômage, effondrement du marché de l’immobilier dans le cas de grands départs (caserne).
La RGPP engendre un réel cercle vicieux. »
« 22% des communes ont du embaucher pour pallier la fermeture et les baisses d’effectifs dans les services publics. La situation délicate des finances locales restreint la marge de manoeuvre en matière d’embauche pour les petites villes, ne permettant de pallier poste pour poste au départ des services de l’Etat pouvant être compensé (service technique, sécurité).
Ces embauches sont clairement un transfert de charge insidieux de l’Etat vers les communes. L’Etat ne joue plus son rôle qui, au delà du rôle abandonné de protection contre les inégalités territoriales, devrait consister à apporter une impulsion pour l’avenir des territoires visant à dépasser les inégalités. »
« Le constat de l’accompagnement des communes est assez significatif : 67% des maires interrogés considèrent qu’aucun accompagnement n’a été fait par l’Etat pour diminuer l’impact de ces fermetures. Elles se sont donc retrouvées seules. »
« Les petites communes voient se dégrader petit à petit le partenariat avec l’Etat qui leur offrait un appui juridique et technique de proximité gratuit.
Ainsi, 67% des maires considèrent que la RGPP a eu effet négatif sur l’efficacité des services déconcentré de l’Etat.
L’APVF s’inquiète tout particulièrement de l’éloignement des capacités d’expertise et d’ingénierie de l’Etat (DDE, DDAF, DREAC) que le développement de l’intercommunalité et la mutualisation des services communaux ne permet pas toujours de compenser. En tout état de cause, l’Etat se doit de continuer d’assurer le maintien et l’efficacité des services publics dont il a la charge pour l’ensemble des territoires. »
« Le chantier de modernisation des politiques publiques n’a donné lieu à aucun processus de concertation entre l’Etat et les communes. Ainsi, près de 81% des maires ayant répondu à l’étude considère que le degré de concertation a été insuffisant voir inexistant. Seul 1% le considère comme bon.
Cette méthode est pleinement assumée par les « pilotes » de la réforme. »
« 74% des élus ayant répondu à l’Etude souhaite une pause avant la 2eme phase annoncée de la RGPP.
De nouvelles baisses d’effectifs ou des fermetures de services dans les préfectures, sous-préfectures et au sein des services publics encore présents seraient pour les maires interrogés extrêmement dommageable. »
——
« Avec la réforme de la carte hospitalière, celle de l’armée et de la justice, avec la reconfiguration des forces de police et de gendarmerie, avec l’évolution des effectifs au lycée et au collège, au Pôle emploi, au Trésor public sans oublier EdF-GdF, quand c’était une entreprise publique, nous avons perdu 500 emplois, ce qui est sans commune mesure avec les pertes d’emploi dans le privé : l’État est responsable du plus grand plan social de la décennie. »
« Voilà l’impact de la RGPP sur un territoire comme le nôtre. Les conséquences sont évidentes : service dégradé, agents démoralisés et surchargés, usagers mécontents, citoyens incrédules, amers, voire violents. Il y a, je le répète, une rupture d’égalité dans l’accès aux services publics. Si nous, élus locaux, avions été consultés, nous aurions pu faire valoir les tristes spécificités de notre territoire, mais, chaque fois, on nous a mis devant le fait accompli. Il est temps que la ruralité ait elle aussi son bouclier ! »
Nicolas Soret, président de la communauté de communes du Jovinien
——
« Avons-nous été associés ? Jamais ! Je ne l’ai pas été comme président du Conseil général des Côtes d’Armor. Cela ne m’a pas empêché d’en parler avec le préfet de mon département, un homme courtois, républicain, qui m’a fait part de ses propres interrogations sur le processus. Je n’ai pas non plus été associé comme président de l’ADF et ce n’est pas faute de l’avoir demandé, à plusieurs reprises, par les voies les plus officielles. Mais tout s’est passé comme si l’Etat devait se réformer sans que les collectivités territoriales ne soient concernées – je l’avais déjà signalé devant le comité Balladur. »
« Il n’y a qu’à faire un tour dans les DDE pour constater combien le nombre de postes a fondu ! Un responsable de Leader France, une organisation non gouvernementale qui soutient la mise en oeuvre de la procédure européenne Leader dans les territoires ruraux, m’indiquait récemment que les dossiers européens décourageaient par leur complexité, au point que notre territoire consomme à peine 4% des crédits auxquels il peut prétendre : nous payons les manques de l’ingénierie publique. »
Claudy Lebreton, président de l’Association des Départements de France
——
« Tous les secteurs de l’Institution l’observent : les réformes de notre paysse font trop vite sans que les dommages collatéraux qu’elles induisent en soient suffisamment mesurés. La révision de la Constitution de 2008 prévoit que les réformes soient précédées d’études d’impact pour mesurer les effets pervers qu’elles pourraient produire, mais elles le sont rarement, faute de temps et de moyens investis. Il aurait par exemple été souhaitable que les créations du RSI (régime social des indépendants), de Pôle Emploi, de la Camieg (Caisse d’assurance maladie des industries électrique et gazière), qui ont généré de véritables petites révolutions dans les services administratifs des organismes sociaux, soient précédées de mises en commun progressives accompagnées par un management attentif et pédagogue et qu’elles se mettent en place dans un contexte de rodage et de calage. Mais les agents ont dû, tout en gérant les dossiers des deux millions de cotisants au RSI et ceux des trois millions et demi de chômeurs, absorber et s’approprier en urgence de nouvelles pratiques sans cadre spécifique, sans accompagnement adapté. Résultat : ce sont les usagers qui font les frais de cette absence de pédagogie de la décision et de défaillances managériales et /ou technologiques. Et ce sont les agents qui sont injustement stigmatisés. Le Médiateur s’est donc fait un devoir d’alerter sur les risques insuffisamment prévus des conséquences négatives de certaines réformes comme celles provoquées par la création du statut d’auto-entrepreneur. »
« Des attentes plus longues, des délais de traitement qui s’étirent, des démarches supplémentaires à effectuer… comment réagit un citoyen confronté à ce qui est présenté comme une amélioration du service public et qui se traduit en réalité par un service dégradé, plus complexe et moins accessible ? Dans les préfectures, les communes de taille modeste, les organismes en charge d’un service public renforcés se trouvent en réalité profondément fragilisés par les restrictions budgétaires. Fermeture plusieurs semaines dans l’année, diminution des plages horaires d’ouverture, restriction des accès au téléphone, au courrier, à Internet : les effets sont d’autant plus criants dans les préfectures qu’ils interviennent à un moment où les avancées souhaitées par la loi sont particulièrement attendues en termes d’efficacité et de service rendu aux usagers. »
« La standardisation des procédures, qui incite au traitement de masse, conduit à la déshumanisation. L’administration ressemble parfois à une machine à broyer tout ce qui n’entre pas dans les cases prévues. Soumise à une logique de rendement et d’économie de moyens, elle n’est plus à même de percevoir les cas particuliers dans l’important volume de dossiers qu’elle traite. D’ailleurs, elle ne cherche pas à détecter la faille éventuelle ; ainsi une histoire individuelle peut-elle tourner au drame. »
Jean-Paul Delevoye – Médiateur de la République
——
« Dans notre secteur, la baisse des prix a été l’effet majeur de la crise 2008/2010. Avec cette baisse, avec des degrés divers selon les métiers, c’est la compétitivité de nos entreprises qui est en jeu. Or, nous n’en sommes plus dans les années 90 où, sur nos marchés, la présence d’une maîtrise d’oeuvre publique, compétente et respectée, jouait un rôle de régulateur, de stabilisateur. »
Patrick Bernasconi – Président de la Fédération Nationale des Travaux Publics
——
« La maîtrise d’oeuvre privée est peu régulée, souvent peu qualifiée, n’importe qui peut s’installer sans contrôle. Le rôle de conseil que jouaient les services de l’Etat a disparu, c’est dramatique pour les petites collectivités »
Christian Surget – Président de la Fédération Régionale des Travaux Publics d’Aquitaine
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« Nous sommes actuellement préoccupés par la fin de l’ingénierie publique, qui pose des problèmes de maitrise d’oeuvre »
« L’ingénierie privée se bat sur les prix pour proposer le moins-disant, pourrait générer une dégradation de la qualité des chantiers de pose de canalisations »
Jacques Dolmazon – Président de canalisateurs de France
——
Et pour finir, un peu d’histoire….et beaucoup de regrets !! (extraits du rapport sénatorial sur l’ingénierie publique de juin 2010)
« Ce rapport s’adresse aux élus des plus de 30 000 communes ou groupements de communes de France qui n’ont pas la capacité d’organiser leurs propres services d’ingénierie. Il aurait pu s’intituler « chronique d’une mort annoncée de l’ingénierie publique d’Etat »… »
« C’était le vieux monde. Les plus anciens des élus en sont, à tort ou à raison, nostalgiques. Dans ce temps, les services publics irriguaient les campagnes. Le maire bénéficiait du premier conseil et de l’expertise de l’ingénieur de subdivision de la devenue mythique DDE (direction départementale de l’équipement). Les discussions techniques se déroulaient souvent dans un climat cordial. Les dossiers étaient préparés et les chantiers étaient suivis à des coûts adaptés aux moyens des petites communes. La direction départementale de l’agriculture pour sa part accompagnait les programmes d’amélioration des réseaux de distribution d’eau potable de la conception des travaux aux contrôles des factures, elle garantissait le sérieux des projets dans le respect des normes du moment. Ce monde semblait immuable, être un aboutissement. Qui aurait pu imaginer un seul instant qu’il n’existerait plus un jour en France de ministère de l’équipement, ni même simplement de direction des routes ?
Mais des forces se sont mises en mouvement. L’Europe et ses directives dont le rôle fut peut-être moins exclusif que je ne l’imaginais au début de ce travail, la remise en cause des conditions d’exercice de l’ingénierie publique par la Cour des comptes posant de fait la question de la légitimité même de celle-ci, les affirmations par l’ingénierie privée d’une
concurrence déloyale, l’évolution de la jurisprudence du Conseil d’Etat. »
L’origine du mal RGPP et ses effets néfastes sur la collectivité nationale….
« De nouvelles décisions d’Etat fondées elles essentiellement sur des considérations financières, à travers la première étape de la révision générale des politiques publiques (RGPP), allaient apporter le coup de grâce… »
« Les causes de l’évolution de l’ingénierie publique sont intrinsèques à la RGPP. Le retrait du champ concurrentiel des services extérieurs de l’Etat ne répond pas à un durcissement des normes régissant la concurrence au niveau européen mais à un souci de réduction des dépenses publiques et d’amélioration de la performance des services de l’Etat tels
que la RGPP les définit. »
« De faibles économies budgétaires attendues » (sic…)
« Cassure brutale vers un monde nouveau. La notion de concurrence devient la référence absolue. Le vide soudain autour de beaucoup d’élus. « Je me suis senti abandonné. Vouloir rompre le contrat signé en 2006 et m’avertir soudainement, alors que nous sommes à la phase d’élaboration du dossier nécessaire à la mise en concurrence me désempare » écrit le maire d’une commune de l’Aisne. »
« …le désarroi des collectivités territoriales face au désengagement de l’Etat n’est pas réellement comblé par la mise en place d’une initiative privée qui est pourtant en partie à l’origine du recul des services extérieurs dans le domaine concurrentiel… »
« Les assurances données par le plus haut niveau de l’Etat sur la survie de l’ATESAT portent sur le court terme ; les prochains conseils de modernisation des politiques publiques pourraient revenir sur ces orientations. Si tel n’était pas le cas et que le cap était bien conservé, la réduction drastique des moyens en personnel du ministère poserait tout de même de réelles questions. »
« Il a été indiqué à votre rapporteur que dans certains départements les missions de l’ATESAT ne seraient plus exercées, faute de personnel ou suite au départ des personnels compétents dans ces domaines, ou encore en raison d’un changement de politique étatique. »
Et pourtant les besoins existent !!….
« Pourtant la multiplication des lois et normes, la complexification technique et juridique des dossiers, la prise en compte des orientations de développement durable, la nécessité de projets qui abordent les aspects de gestion et de maintenance exigent une ingénierie de plus en plus performante, seule garante d’une bonne élaboration des dossiers et d’une exécution de travaux de qualité. Sont perceptibles les dangers de prestations intellectuelles qui ne seraient soumises qu’à la seule loi de la concurrence sans aucune référence à des missions de service public, les dangers de la perte de connaissance du terrain local. »
«  Apparaît vite la difficulté de trouver un modèle économique viable pour des prestations en direction de petites communes dans des territoires peu denses. Apparaît, à un autre niveau, le danger de perte de compétences de l’Etat dans notre pays d’ingénierie publique et où ont émergé de grands groupes mondiaux privés de travaux publics. »
« Les collectivités territoriales risquent de se retrouver seules, l’Etat se concentrant sur ses compétences régaliennes. Les professionnels de la construction ont pourtant besoin de maître d’ouvrage en capacité de leur passer des commandes claires, de la même façon les entreprises de travaux publics ont besoin d’une direction de maîtrise d’oeuvre efficace. »
« Les représentants de la maîtrise d’oeuvre indiquent que le désengagement de l’Etat se traduit par la quasi-disparition de la maîtrise d’ouvrage. Or sans maîtrise d’ouvrage, l’exercice de leur activité est rendu extrêmement difficile. »
« L’Etat prestataire s’éteint progressivement quand s’affirment ses missions d’impulsion, d’animation, de contrôle. La mission d’Etat expert, dans un contexte d’ouverture aux collectivités, est un fondement indispensable pour cette nouvelle ingénierie publique que les élus espèrent et attendent à côté de l’ingénierie privée. »
Etat pas vraiment exemplaire au programme…
« …le manque de visibilité et de prévisibilité est un handicap majeur pour les collectivités territoriales qui ne savent pas dans quels domaines les services de l’Etat sont encore présents, pour combien de temps et dans quelles conditions. »
« Nombreux sont les témoignages des élus locaux sur le désengagement des services de l’Etat. »
« Dès 2009, la réforme des services extérieurs a pris des contours contraignants en termes d’effectifs. Les DDAF ou DDE s’étaient engagées à finir les chantiers commencés, notamment en termes d’aide à la maîtrise d’ouvrage. Il apparaît aujourd’hui que les DDAF, regroupées avec les DDE au sein des directions départementales des territoires, ne disposent plus dans certains départements que d’un seul ingénieur, qui ne semble pas en capacité de mener à bien tous les chantiers engagés. Votre rapporteur a reçu témoignage d’opérations interrompues. »
« Le défaut de communication est caractérisé. L’Etat qui a pourtant préparé cette mutation de longue date n’est visiblement pas parvenu à associer pleinement ses partenaires premiers : ses personnels et les collectivités »
« Votre rapporteur estime que des actions d’information de ces deux publics doivent être mises en oeuvre dans les meilleurs délais, et sont indispensables. Ceci est d’autant plus nécessaire que lors de son déplacement dans une DDT, votre rapporteur a pu constater que la réforme des services de l’Etat pouvait être menée de façon intelligente, en préservant une réelle ingénierie publique étatique au service des territoires, … »
Et les agents dans tout cela ?
« Selon les informations recueillies par votre rapporteur, les personnels de l’Etat doivent faire face à un certain manque de visibilité sur l’évolution de leur mission, d’une part, et sur le format dans lequel elle sera exercée dans les prochaines années, d’autre part. »
« L’attachement de ces personnels à leur mission de service public et leur compétence ne font pas de doute, mais face aux incertitudes, certains choisissent de réorienter leur carrière, délaissant les champs de l’ingénierie publique, même dans sa nouvelle version axée sur le Grenelle de l’environnement ».
« Votre rapporteur note que les personnels d’encadrement pourraient ainsi manquer à moyen terme, à tel point que la poursuite de l’exercice des missions de service public pourrait être mise en cause. De plus, le non-remplacement quasi systématique des personnels réorientant leur carrière se traduit pour les collectivités territoriales par l’arrêt des chantiers en cours dans de nombreux départements, et par la méconnaissance des missions encore exercées par les DDT. »
Yves Daugigny – Sénateur de l’Aisne, rapporteur devant la délégation aux collectivités territoriales et à la décentralisation
Compte-rendu du CTPM du 26 mai 2011
Télécharger le compte-rendu ci-contre à gauche
CAP Mobilité du 26 mai 2011
Téléchargez ci-contre à gauche:
– la déclaration préalable du SNITPECT-FO (avec en annexe l’opus final du dossier mobilité(s))
– les résultats
– le « En direct de la CAP »
Dossier Mobilité : l’opus final, le Projet du SNITPECT-FO
Nous voici au titre neuf, de notre dossier mobilité(s), il est temps de récapituler les
revendications développées dans les opus précédents.
Elles fourniront la trame et l’ossature de l’action du SNITPECT-FO pour les années Ã
venir.
Les futurs élus à la CAP, après les élections du 20 octobre, auront la lourde
responsabilité de les porter et de les concrétiser, avec l’appui de tous les ITPE.
Assemblées d’ingénieurs
A l’initiative des syndicats nationaux d’ingénieurs Force Ouvrière, des Assemblées d’ingénieurs se montent dans chaque région de France, ouvertes à l’ensemble des ingénieurs du MEDDTL et du MAAPRAT, pour échanger sur le projet de fusion proposé par l’administration.
Retrouvez ici le calendrier et la note d’ambiance des deux premières réunions…
Les premières réactions à Nantes et Orléans:
Les premières assemblées d’ingénieurs se sont tenues en régions Pays de la Loire et en région Centre (ouverte à 3 départements dans ce premier rendez-vous). Voici une courte note d’ambiance…
Tout d’abord, une participation très forte (de l’ordre d’une petite centaine de personnes à Nantes et d’une quarantaine à Orléans), qui traduit une inquiétude majeure vis-à -vis des événements qui se préparent, et complètement partagée entre les IAE et les ITPE (les ITGCE et ITM étant très peu nombreux car peu présents dans ces régions), avec une représentation des camarades IIM du SNIIM-FO.
Cette inquiétude porte moins sur le principe même d’une fusion que sur la manière dont le projet actuel de l’administration prend forme, et sur l’absence de réflexion de l’administration sur les questions fondamentales que sont « pourquoi ? à quoi cela va servir ? » ou « dans quel intérêt » ou encore « sur quelle vision long terme ? ».
Les mots clés qui sont ressortis semblent faire consensus :
– le besoin de sens
_ D’une part, la « marmite bout » déjà dans les services par manque de sens; il n’est pas possible d’adhérer à un projet de corps qui n’aurait pas de sens.
D’autre part les ingénieurs craignent la fragilisation de notre cohérence et notre réseau au profit d’une individualisation démesurée.
Le projet doit donc correspondre à la véritable création d’un « corps », c’est-à -dire répondre à un besoin clair et cohérent, selon une orientation définie sur le long terme.
– la diversité
_ Préserver les spécificités et les compétences techniques devrait être un objectif majeur, qui n’est pas du tout incompatible avec l’objectif de cohérence et de sens, au contraire.
– la formation
_ Les questions de formation doivent faire l’objet d’une étude approfondie préalable, et se construire en réponse aux besoins et au sens lorsqu’ils auront été identifiés.
– les avantages
_ A l’unanimité, les ingénieurs considèrent que les divers éléments présentés par l’administration à ce stade ne présentent que des inconvénients et des risques. Ils ne pourront adhérer à un projet de fusion que si les évolutions proposées sont sont suffisamment positives, à la hauteur des enjeux envisagés et de l’exigence et l’engagement réclamés, quel que soit le point de vue.
De nombreux ingénieurs ont découvert en séance que la fusion ne pourrait en rien résoudre les freins à la mobilité connus aujourd’hui puisqu’ils sont détachés de la question du corps (cf. rapport du CGEDD et CGAAER notamment). Cela prouve en particulier le manque de communication de l’administration et l’opacité de ses arguments. C’était pourtant là l’un des seuls points positifs sur lequel ils comptaient encore…
A noter que les représentants régionaux des syndicats d’ingénieurs FO ont rencontré le directeur de la DREAL PdL à la suite de l’assemblée. Ses analyses convergent avec beaucoup de celles qui sont exposées dans le rapport CGEDD/CGAAER.
Peut-on imaginer qu’au niveau des directeurs, la « marmite bout » aussi ?
Retrouvez ici le calendrier des prochaines réunions
Les Inspecteurs des Affaires Maritimes vont devenir des Ingénieurs des TPE
Alors que l’ensemble des syndicats demandent du sens et de la cohérence sur les projets de fusion, l’administration répond par des décisions décousues et précipitées.Lors d’un groupe d’échanges du jeudi 19 mai, la DRH a abordé la question de l’avenir des inspecteurs des affaires maritimes.
La disparition de ce corps a été décidée – comme celle du corps des contrôleurs des affaires maritimes – et les agents seront répartis pour moitié dans le corps des attachés administratifs et pour moitié dans celui… des ingénieurs des TPE.
Ce corps comprend 160 agents. La décision est hautement symbolique à plusieurs titres:
– encore une fois, l’administration motive sa décision par le seul souci de réduire le nombre des corps, sans se soucier de la cohérence du résultat
– encore une fois, l’administration décide d’autorité de rapprocher les ITPE d’un corps que les ITPE ne côtoient pas au quotidien (et elle écarte ceux qu’ils côtoient, comme les IIM et les ingénieurs de l’aviation civile)
– pour la première fois, l’administration considère que la qualification d’ingénieur n’est pas une condition sine qua non
(L’administration est en train de désavouer notre identité même d’ingénieur. Rappelons que tous les ingénieurs des TPE n’ont bien évidemment pas le diplôme d’ingénieur mais ils sont tous des ingénieurs, et que le dosage actuel entre les différents types de recrutement est un équilibre qui a fait ses preuves et doit être conservé.
Rappelons aussi que, de son côté, le MAAPRAT est en train d’intégrer dans le corps des IAE des centaines de personnels sans condition de formation initiale scientifique ou technique…)
– pour la première fois, l’administration dévoile sa vision du futur corps: un corps par filières, recruté sur des écoles totalement distinctes, c’est-à -dire un cadre d’emploi
En effet, alors qu’elle supprime les corps des affaires maritimes, l’administration est en train de créer une toute nouvelle école « d’excellence » dédiée aux affaires maritimes, l’ENSAM.
A la question « à quoi va servir cette école quand les inspecteurs auront fusionné avec les ingénieurs? », l’administration a répondu jeudi: « à former la filière affaires maritimes du corps d’ingénieurs ».
Autrement dit, alors que NOUS pensons que le chantier de la formation initiale du futur corps fusionné est un chantier colossal, qui doit se prononcer sur le contenu de la formation aussi bien que sur les écoles de formation, l’administration a déjà établi son schéma : on colle les différents corps actuels, on les transforme en filières d’un cadre d’emploi, on ne change rien à leurs écoles et à leurs formations, et voici le nouveau corps !
A un détail près : ce n’est pas la définition d’un corps !
_ Un corps doit avoir une cohérence et répondre à un besoin clairement établi.
_ Les ITPE ne pourront adhérer à un projet de fusion des corps qu’à cette condition.
Comment peut on voir d’un côté une ministre qui affirme avoir un projet ambitieux pour son ministère, et de l’autre une DRH qui n’a aucun projet pour le corps technique majoritaire du ministère ?